Mes références

La guitare de Marie Antoinette

Encore un grand merci à Makoto Tzuruta
C'est encore lui qui m'a donné envie de me lancer dans cette construction plutôt folle. Son explication m'a persuadé que la tâche devrait être longue et risquée, mais abordable.
Construction d'une guitare baroque pas à pas (traduction google du Japonais)


L'instrument dont la construction est décrite est une copie d'une guitare fabriquée entre 1650 et 1700, qui aurait appartenu à Marie Antoinette.
L'originale a été détenue par une famille Allemande. Dernièrement elle a été confiée à R.E.Bruné, un luthier Américain. Celui-ci en a effectué une restauration remarquable. Son travail a été apprécié en deux points: d'une part le résultat est lui même extraordinaire, mais surtout il a effectué cette restauration en prenant soin d'établir un relevé exact de l'état de l'instrument et de noter point par point les travaux effectués. Cette procédure méticuleuse est conforme au "Code of Ethics and Standards of Practice of the American Institute for Conservation of Historic and Artistic Works"
Je ne sais pas s'il existe de telles procédures similaires en France ou en Europe. Cette "règle du jeu" permet de garantir le respect des méthodes reconnues de restauration, et en plus de décrire avec précisions les observations relevées avant le travail, ainsi que les méthodes et matières utilisées.
Le plan et le compte rendu de R.E.Bruné est diffusé par la "Guild of American Luthiers". Le plan est disponible au format A0, à l'échelle 1. Le descriptif est contenu dans le Red Book volume 2. Voici la page
La commande des documents ne pose pas de problème. Le cout du port par poste normale n'est pas prohibitif surtout avec un $ avantageux. Il faut juste un peu de patience pour la livraison, surtout pour le livre.

Clotilde
Princesse de Piedmont
jouant de la guitare

Revenons à Marie Antoinette. Si l'histoire de cet instrument n'est pas certaine, malgré tout, le portait de la princesse Clotilde, petite fille de Louis XV, contemporaine de Marie Antoinette, rend cette hypothèse plausible. Dans ce cas il faut réaliser que cet guitare offerte à la Reine avait déjà presque un siècle d'existence. Il existait à cette époque de très bons luthiers, tel que Jean Nicolas Lambert mais il faut croire que cette guitare était considérée comme un objet de grande valeur artistique et de qualité musicale remarquable.
Le plan décrit une fabrication de la caisse à l'aide de côtes en ébène de 9,2mm de large, séparées par des filets en ivoire qui dépassent légèrement du bois. Le manche était plaqué d'un micro damier fait de carrés de 3mm d'ébène et d'ivoire. Les "pistagnes" (voir ci-dessus) étaient simplement alternées ébène et ivoire, sans filets intermédiaires. Une particularité est son diapason plutôt long: 68,8cm. Son chevalet est étroit, comme celui d'un luth. Les moustaches assez simples.
La caisse est méticuleusement renforcée de deux couches de papier contrecollées, le fond et les côtés sont soutenus par 7 fines barres d'épicéa.
La table en épicea comporte deux barres de part et d'autre de la rosace, ainsi qu'une bande de parchemin à mi-distance du chevalet et de la première barre. Cette bande avait sans doute pour rôle de maintenir le bois de la table sous une certaine compression. L'instrument comportait les restes d'une rose. Le luthier n'a pas envisagé d'en reconstruire une. R.E. Bruné rapporte que l'original avait subi des transformations telles que le montage de 6 cordes.
Le facteur de cette guitare est inconnu. La méthode de construction et les matières utilisées l'attribuerait plutôt à un luthier Italien ou Allemand. Mais un indice sérieux en donne sans doute l'origine. R.E.Bruné a découvert que les feuilles de papiers, ayant pour rôles le renforcement des joints des côtes, provenaient, le premier, d'un manuscrit écrit en Français, le second qui recouvre le premier, de pages d'un livre religieux écrit en Allemand. Le luthier est d'avis que ces papiers de renfort datent de la fabrication, bien que cette guitare ait été détablée 2 ou 3 fois pour restaurations, en particulier dans les années 1800. Les guitares de cette époque possédaient une rose fermant la bouche de la table. Aucune marque de luthier n'était posée à l'intérieur, vu qu'elle aurait été invisible. Ceux-ci, tels les Voboam, gravaient plutôt leur nom sur le cheviller.

 

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