Album photos


Le Rebec

Ses origines

Il a été établi que le REBEC a pour origine le Rebab ( ou Rabab ou Rbab ) arabo-andalou. Identifié autour du Xième siècle par des descriptions précises de "Ibn Khaldun" ( voir lien ci après ) Il s'est diffusé peu à peu au XIième siècle vers Bysance et vers l'Andalousie arabe.

La meilleure référence historique du Rebec est probablement ce site (en anglais) Histoire du Rebec par paul Buttler

Cet autre site, reste complèt et plus "accessible"
Instruments Médiévaux ->Rebec

Vièle ou Rebec ?


L'instrument arabo-andalou était couvert d'une peau tendue
Sous cette forme il est déjà illustré dans une enluminure des "cantigas de Santa Maria" Rbab ou Rebab Durant cette période du XIième au XIIièmesiècle, il semble que le Rbab soit resté cantonné dans ces régions. En revanche un instrument qui lui est très semblable: la vièle à archet avait une popularité considérable. De nombreuses illustrations et sculptures aux porches des cathédrales en sont les témoignages.
La vièle (Ne pas confonfre avec la Vielle à roue) a pris plusieurs formes durant son histoire qui remonte au début de l'époque romane.
Parmi celles-ci une forme "piriforme" (= en forme de poire) a été de nombreuses fois représentée, ce qui la fait confondre avec le rebec.

Rebec
Cité de la Musique




La différence entre le rebec et la vièle est sa conception:
- Le corps de la Vièle est chantourné dans un bloc. Un fond et une table y sont rapportés. Le fond et la table sont plats ou légèrement bombés.
- Le corps du Rebec est entièrement creusé dans un bloc de bois. Le fond est arrondi (en forme de poire)
Les sculptures romanes ne montrant presque jamais le dos des instruments, la confusion est assurée.




Médiathèque

Pour faire la fête

Le rébec a d'abord été un instrument de troubadours. Ceux-ci et leur instruments ont eu quelquefois la faveur des princes. Toutefois le Rebec est vite devenu un instrument populaire. Sa caisse solide supporte des cordes très tendues avec un chevalet assez haut, donnant une sonorité assez forte et aigre, propre à un jeu de fêtes champêtres ou sur les places des villages. Il est joué avec des flutes, chalemies, cornemuses, vielles à roue, cimbales et tambours... bref avec des instruments qui font du bruit et donnent envie de danser et faire la fête.
L'époque baroque a vu venir d'autres instruments "plus nobles" et d'autre modes, d'autres danses ont pris le dessus. rebecs,vièles et autres gigues ont disparus, au profit des violes et violons.
Le rebec a un son aigre et nasillard. Une corde peut être frottée simultanément en mode bourdon. Voici un court extrait de "la chanson de Guillaume" par ensemble Diabolus in Musica. Le rebec accompagne une chanson de geste à la gloire de Guillaume ( personnage légendaire, tel Roland, compagnon de Charlemagne).
Exemple sonore



Le rebec se tient sur l'épaule, sous le menton comme le violon ou appuyé entre les cuisses comme la viole plus tard


A voir aussi:
Cité de la Musique demander "rebec": Cité de la Musique (demander rebec)

Les Rebecs

Les différentes formes

B. Ellis

Le Rebec est apparu au XIIIièmesiècle. La peau du rebab a été remplacé par une table en bois. Le corps reste creusé dans un bloc d'érable ou autre bois. Le manche n'est qu'un étranglement du corps. il est équipé d'une touche en bois dur qui déborde largement sur la table. Le nombre de cordes est variable: de 1 à 5. Le Rebec à 3 cordes semble le plus répandu. Sur celui à 5 cordes les deux cordes les plus aigues sont accordées et doublées.

Rebec à tête
en faucille
B. Ellis




La construction du cheviller a été d'abord plat
puis creux ,

puis en "forme de faucille",(voir ci-contre)

puis, selon la mode Italienne, en "tête de marteau",
(voir ci-dessous).

tête de marteau






Rebec à côtes
Cité de la musique

Il faut réaliser qu'il n'existe aucun instrument d'avant la période baroque qui nous soit resté. Le temps, le traitement du bois et les périodes de déconsidération ont fait leur oeuvre destructrice. Les instruments que l'on trouve dans des musées sont des reconstruction par des luthiers, à partir de documents ou de représentations sculptées. Ainsi le rebec représenté en tête de ce bloc est l'oeuvre d'Auguste Tolbecque réalisée à la fin du 19ième siècle. Il est exposé à la Cité de la Musique.
Ci contre, un rebec réalisé à l'aides de côtes, à la manière des luths et des mandolines, figure à la médiathèque de la Cité de la Musique. Il n'est pas daté ni signé. Probablement certains luthiers italiens rompus à la technique de fabrication des mandolines, ont adopté cette technique qui ne peut apporter à l'instrument que légèreté et pureté du son. Tant pis pour le son rustique, aigre et nasillard.

Mon Rebec

Mes références

Voici un extrait de mon parcours de recherche pour me déciser à choisir un modèle et dresser un plan.
J'ai vite compris que je n'avais à respecter que quelques dimensions, et suivre une forme qui ressemble aux modèles qui me plaisent le mieux. Je n'avais aucune intention de reconstituer un modèle historique. D'ailleurs il n'en existe aucun qui ait été conservé et les quantités de représentations diverses, laissent une liberté de choix énorme.
Je me suis donc basé surtout sur les reconstitutions déjà évoquées.

Pour la méthode de construction, j'ai suivi attentivement les conseils de Paul Buttler, que je remercie pour ces deux publications:


Les pages du Rebec:

Construction du Rebec

Amélioration d'un kit provenant de la maison anglaise: "Early Music Shop"

Amélioration d'un kit de Rebec

J'ai suivi la forme externe et interne du modèle présenté. Toutefois, la forme de la tête, bien qu'authentique, ne me plaisait pas trop. Je préfèrais celle d'un modèle de Bernard Ellis avec la "tête de marteau".
Restait à trouver un morceau de bois suffisamment grand, d'aspect flatteur, et pas trop difficile à travailler.
Là encore, Bernard Kauffer m'orienta sur un bloc de noyer. Ne nom de ce bois évoquait pour moi un bois très dur et noueux. Il n'en fut rien, B. Kauffer a du déménager une grosse planche pour me découper un bloc magnifique et très homogène de fil.

L'atelier

La gouge et la scie

Le bloc de noyer de Bernard Kaufer était magifique. Mais quelle angoisse au début!.
Il n'était pas question de dessiner au crayon sur le noyer. Un gabarit de bristol a servi de guide.Pour dégrossir, il fallait employer les grands moyens. Faute de scie à ruban, il a fallu de l'"huile de coude".La scie à buches a été utile.
Pour profiler l'extérieur de la caisse, le wastringue était très bien adapté. Ce noyer était bien agréable à travailler. Vous ne sentez pas l'odeur ?Une odeur de noix ou plutôt de brou de noix, la chair externe des noix fraiches.
Finalement tout s'est bien passé. Mais je n'ai pas risqué la catastrophe pour faire les parois plus fines.En revanche j'ai suivi le deuxième modèle de Paul Buttler, en creusant le manche plus loin possible.
J'avais une table en red cedar d'un bon 3mm d'épaisseur. Je l'ai travaillée pour lui donner une forme légèrement bombée.



Retour à la page d'accueil