Le terme rebab s'inscrit dans toute une grande famille d'instruments de musique à cordes que l'on rencontre avec des variantes différentes de terminologie depuis le Maroc
jusqu'à l'Indonésie. Ainsi les noms rabâb , rubäb, roubab, robâb, rebâb, rbab, rubob désignent des instruments très différents appartenant principalement
à deux grandes familles :
- Instruments à cordes frottées (de la famille des vièles)
- Instruments à cordes pincées (de la famille des luths)
Il n'est pas surprenant que ces instruments à cordes aient pour origine la Perse, car comme je j'ai expliqué à propos de la famille des guitares,
le principe des instruments à cordes pincées était déjà représenté en Perse, au temps de la plus haute antiquité. D'ailleurs en vieux persan,
les vocables " Ki " signifiait " trois " et " Thar " boyau, identifiant ainsi l'appellation des instruments à trois cordes par le terme Kithar et tous ses dérivés de termes.
Mais l'invention de l'archet semble donc avoir également pour origine cette région de la Perse, vers le X° siècle, carrefour d'échanges culturels et commerciaux.
Le creusage d'un morceau de cerisier ne demande guère d'explication. Au cours du travail quelquefois un noeud apparait sous les outis.
Il faut reboucher le plus discrètement possible.
Je voulais une finition en teinte très sombre comme les modèles. Je n'ai pas tenté de teindre, ni de vernir le corps en couleur sombre,
car vu la porosité du bois l'effet aurait été probablement décevant. Mais je me suis décidé à oxyder le bois avec un puissant oxydant: le permanganate de potassium.
On peut facilement s'en procurer en sachet de cristaux pour une somme dérisoire.
L'application d'une solution dans l'eau est très surprenante,
car au début la couleur est franchement violette.
Puis assez rapidement on observe le bois brunir progressivement. On peut parfaire l'effet, en insistant sur les parties restées encore trop claire en appliquant plusieurs passages.
Le résultat donne un aspect quasi "naturel" au bois.
Avant de brunir le bois il s'agissait de découper des plaquettes d'os destinées à la décoration. Il faut parfois être un peu inventif pour se faire des outils. L'incrustation de ces plaquettes ne demandent que de la patience et précision.
Le travail de la table ne demande pas non plus de grandes explications. Mais trompé par l'apparente facilité, je me suis apperçu d'une erreur d'alignement
après son collage.
Le décollage prudent a été nécessaire avec un couteau chauffé.
Cette table (qui n'en n'est pas une, c'est plutôt un 'couvercle') a subi le même sort d'oxydation.
La vraie table d'harmonie est en peau de chèvre. après une préparation: poinçonnage de trous pour passer une cordelette et un trempage dans l'eau pour assouplir la peau, le collage à la colle à bois a été maintenu pendant une bonne journée par une cordelette.
Afin de respecter la tradition, le sillet de tête a été découpé dans un morceau d'os de bovin, et le chevalet a été creusé en une sorte de tube fendu.